En stage national à La Réunion, Rose Loga avait pour objectif de peaufiner sa préparation avant d’entamer la saison 2025. Mission accomplie, et avec brio !

Samedi, lors du meeting de Saint-Denis, la lanceuse de marteau de 22 ans a marqué les esprits en expédiant son engin à 73,17 m, améliorant ainsi son record personnel de près d’un demi-mètre. Une performance d’autant plus remarquable qu’elle lui permet d’afficher la meilleure marque mondiale de l’année.

Un retour fracassant après les Jeux Olympiques

Loga n’avait plus lancé en compétition depuis son élimination en qualifications aux Jeux de Paris, l’été dernier. Pourtant, son retour dans le cercle n’a laissé aucune place au doute. Plus solide, plus puissante, elle a surpassé son ancienne marque de 72,68 m, établie en juin dernier à Rome.

Alors, certes, à ce stade de la saison, les meilleures mondiales ne sont pas encore entrées en action, mais voir son nom trôner en tête du bilan mondial reste un signal fort. D’autant plus qu’elle devance déjà de près de six mètres la Néo-Zélandaise Lauren Bruce, sa plus proche poursuivante.

Aux portes du trio historique français

Avec cette nouvelle performance, Rose Loga s’installe encore un peu plus parmi les meilleures lanceuses françaises de l’histoire. Seules trois athlètes la devancent au bilan tous temps : Alexandra Tavernier, recordwoman de France avec 75,38 m, Manuela Montebrun (74,66 m) et Stéphanie Falzon (73,40 m). Une marque que la lanceuse de l’ACLAM pourrait bien effacer très bientôt.

Mais pour égaler ses illustres aînées, il ne suffira pas seulement de lancer loin. Montebrun est médaillée olympique, Tavernier médaillée mondiale… Loga, elle, ne compte pour l’instant qu’un bronze européen et un titre national élite. La jeune internationale a cependant le temps pour étoffer son palmarès.

Le record de France en ligne de mire

Le cap des 75 mètres semble encore loin, mais il n’a jamais été aussi atteignable. Avec 73,17 m, Loga se rapproche du record national d’Alexandra Tavernier et pourrait bien le menacer dans les mois à venir.

Son entraîneur, Baptiste Lacourt, est en tout cas persuadé que son ascension ne fait que commencer :

« Rose est encore loin de son "prime". À 22 ans, elle a une belle marge de progression. Si elle évite les pépins physiques et que l’on trouve des solutions aux obstacles qui se présenteront, elle pourra rivaliser avec les meilleures mondiales dans quelques années. On ne se fixe pas de limite en termes de performance, mais on sait ce qu’il faut viser. Idéalement, il faudrait qu’elle devienne régulière à 74 ou 75 mètres. Cela lui permettrait de se hisser dans de grandes finales mondiales. »

Et ça tombe bien : en septembre prochain, les championnats du monde au Japon offriront une belle opportunité de le prouver.